CoconS

Installation au Musée Flaubert et d’Histoire de la Médecine.

Visible jusqu’au 23 Mai 2023, restitution de la résidence In Situ.

Résidence IN SITU au Musée Flaubert.

Il y a sept ans, j’ai commencé à travailler le textile comme une prolongation de mon propre corps. Une scénographie d’un état d’être, une mise en scène de la pensée. Un cabinet de curiosité utilisant des formes figurées de l’anatomie composant un « herbier » ou un puzzle à aménager au gré des positionnements.

Il y a sept ans, j’ai lancé ma bobine de fil dans le musée Flaubert, tel le patient pécheur qui lance sa ligne aux flots et attend le cadeau nourricier. C’était sans compter avec les courants et autres remous de l’existence. Mais tout vient à point… Une thématique en résonnance totale avec mon travail plastique ainsi qu’une équipe de conservateurs et d’acteurs culturels à l’écoute et enjoués ont permis le positionnement de ce canevas créateur.

La thématique de l’exposition « Corps et âme » du Musée Flaubert fait écho à de nombreuses recherches et questionnements tant dans mon travail plastique que dans mon existence. C’est une des raisons de cette approche du textile, du lange au linceul nous sommes liés à la fibre comme le canevas à son fil. Le mythe des Moires, les tisseuses du destin, de vie à trépas reste en filigrane dans mon approche de la broderie et des assemblages d’organes réalistes ou chimériques.

In situ, lieu de naissance et des débuts littéraires de Flaubert, je me propose de jouer avec son lien filial avec la médecine. Outre la sculpture textile qui prendra place au dessus du lit natal de G. Flaubert, un drap sera brodé durant toute la durée de la résidence au cœur même du musée. Le drap brodé de fil rouge symbolisant l’empreinte de l’énergie créatrice de Faubert. Outre l’écrivain, à chacun de s’approprier l’idée, l’image de ce système sanguin, racinaire qui nous compose et qui circule en nous et tout autour de nous. Un fil rouge qui nous lie et qui nous fournit l’énergie vitale nécessaire dont nous avons besoin pour être créateur….

Fil tendu entre les collections patrimoniales de la Bibliothèque universitaire Santé et le travail plastique de Jennifer Mackay, l’exposition tisse des liens entre des gravures du XVIe siècle, des dessins d’étudiants du XIXe, des organes cousus main et des bras démontables dernier cri. Médecins et artistes partagent ici un geste double, d’ouverture et de spéculation, cherchent à déchiffrer les empreintes du temps et de la mémoire, nous transmettent enfin cet inconscient qui oriente notre compréhension du monde.
 
La BU Santé vous convie à venir explorer cette rencontre entre science et art, matières vivantes et empreintes du temps, au travers également de plusieurs moments privilégiés :
                vernissage le 10 novembre à 18h
visites guidées de l’exposition le jeudi 17/11 à 13h et le samedi 3/12 à 15h
ateliers de dessin anatomique d’après modèles, animés par Clovis Gentès, médecin, sculpteur et peintre, les 18 et 21 novembre de 14h à 16h. Laboratoire d’anatomie de l’UFR de Santé. Limité à 10 personnes.
Entrée libre pendant les horaires d’ouverture de la bibliothèque.
Réservations des visites et des ateliers à scd-actionculturelle@univ-rouen.fr
Informations pratiques :Bibliothèque universitaire Santé

Le Laboratoire des Humeurs et des Larmes

En me penchant sur un projet d’installation en 2012, j’ai “récolté” un grand nombre de vœux dans les cahiers mis à disposition dans les églises de la région Normande. Très riche en enseignements: les états d’âme retranscrit concernaient en grande majorité les sentiments ou émotions provoquées par l’amour. Manque, frustration, abandon, rejet mais aussi, amour inconditionnel, passionnel, entier, heureux, grâce et remerciements.

Bien qu’étant visible aux yeux de tous, ces “Vœux” ne pouvaient être extraits sans contreparties. Superstition ou prétexte, il fallait donner un sens à ce voyeurisme.  Le Laboratoire des Humeurs et des Larmes était né : faisant mienne toutes ses émotions, pour la plupart vécues, en utilisant mes accumulations d’objets médicaux. Créer du sens tel l’alchimiste, créer  une mystique du corps avec son  « âme ».

Au cours  de la mise en place des “objets” symboliques du Laboratoire, le lexique expliquant l’utilité de chaque élément à permit de mettre en exergue le pouvoir des Mots. Je m’étais penché sur des travaux de psychanalystes bien connus, mais pas dans une expression plastique. Les mots résonnent et nomment sans forcément toucher la cible, souvent ils provoquent d’autres interrogations. Les mots ont le pouvoir de cristalliser, de refléter des images. Les mots dévoilent  et projettent l’interlocuteur sur des successions d’images ou de références qui lui sont propres ou/et collectives.

 L’idée est donc venue de créer des “objets” idiomatiques. Ce n’est que par le titre, le mot, ce qu’on nomme « Verbe » que le sens nait. Bien sur, il y a tout le processus de mise en scène, de scénographie autour, mais le sens est donné avec la lecture ou l’énonciation des éléments présentés. Lors de la première présentation de cette installation, il a parut naturel de conditionner le public en prenant le parti de devenir la laborantine.

« Le Laboratoire » est polymorphe, s’adaptant et évoluant comme un carnet intime garde l’inscription des états de l’âme. Il a donc évolué depuis sa première monstration en 2012 et s’agrandit au fil des acquisitions ou des créations Textiles qui l’accompagnent à ce jour.

In Situ, Atelier 73, Rouen, Septembre/Octobre 2021.

2020, “Danser sur les Os…”

Le corps matérialisé et objet de mémoire.

Cette installation de sculptures textiles, de broderies et de dessins est une allégorie sur la filiation féminine. Une légende personnelle et matrimoniale, initié par la découverte d’une robe chez mon Arrière Grand-mère. Le projet a pour ambition de plonger dans le corps et l’esprit de ces femmes, qu’elles soient de mon sang ou pas, car elles évoquent la mémoire collective.

C’est  un hasard qui m’a amené à découvrir cette « Aube » de communiante, abandonnée dans un tiroir de l’arrière Grand-Mère maternelle. Tombée dans l’oubli, L’habit se parait d’une intériorité, quand devant mes yeux elle se gonfla du vent qu’elle capturait en séchant…. Un souffle.

L’installation  “Danser sur les Os…” découle de cette découverte, et prend place dans l’espace au travers de différents globes de verre comme ceux des couronnes de mariées, ainsi que de différents dessins et broderies qui grimpent sur les murs. Des focus imagés et déformés par la mémoire des filles issus du ventre de mon arrière Grand-Mère… d’où je viens.

 Le titre « générique » de cette installation est inspiré des écrits de Clarissa Pinkola Estès dans son ouvrage « Femme qui coure avec les Loups ».

Un Fil qui se déploie à l’infini. Généalogie imagée, filiation et cellule souche d’une histoire familiale. Le ventre et la matrice invoqués pour “Danser sur les os…”

Rendu en image de l’installation “Danser sur les Os…” à l’atelier 75, à Rouen. Du 17 septembre au 15 Octobre 2020.

“ça a commencé par un cœur…”

2015/2016/…

Comme indiqué par son titre, ça a commencé par un cœur, taillé dans un drap de lin. La sculpture  s’accroît au fil du temps et des respirations pour devenir invasive, indomptable?

Présentée une première fois, lors d’une exposition collective en décembre 2016, Au 59 Rivoli, (Présentation d’Art « Contemporeines », association Diverzarts),  75001 Paris.

Elle devrait poursuivre sa croissance, au Musée Flaubert et d’Histoire de la Médecine à Rouen en Janvier 2021.

Des Greffons